
Lors de la crise sanitaire due au COVID-19, les femmes ont été en première ligne de par leur occupation majoritaire des métiers du « care » ou des services de proximité. Par ailleurs, à domicile, elles ont souvent davantage rempli les tâches domestiques ménagères, éducatives ou de soin que les hommes, ceci, souvent au détriment de leur carrière professionnelle, de leurs loisirs ou tout simplement de leur repos.
Les divorces ou séparations avec leur traitement économique parfois défavorable aux femmes combinés aux difficulté liées à la garde des enfants sont source d’inégalités, de renonciation à rechercher un travail à temps plein ou à faire d’autres enfants. Pourtant, notre situation démographique devrait nous faire réfléchir à la nécessité de permettre un meilleur taux d’activité des femmes et leur accueil sur le marché du travail en tant qu’êtres humains mais aussi en tant que personnes maîtresses de la création des générations futures sans lesquelles une société est vouée à la mort physique.
Il est essentiel dans le cadre de la politique familiale et fiscale de la Nation de favoriser le bien-être des enfants et leur droit à une vie décente. Et ceci, qu’importe leur nombre dans une famille ou la situation maritale de leurs parents. Il est important de ne pas faire peser sur les femmes la charge de la garde des enfants par des dispositifs fiscaux réservés aux moins de 6 ans quand un enfant ne peut se garder seul bien au-delà.
Par ailleurs, trop de dispositifs fiscaux et d’allocations fonctionnent comme autant de primes à la solitude. Ainsi, un couple de personnes touchant le RSA verra son RSA diminuer et non être l’addition de deux RSA. Ceci peut dissuader les femmes célibataires au RSA ou touchant une allocation parent isolé de choisir une vie de couple afin d’éviter la perte de leurs avantages sociaux.
Propositions
- Valoriser économiquement le travail gratuit des femmes dans leurs droits à allocation, rémunération, retraite, reconnaissance de compétences transversales ;
- Versement d’une prime « école à la maison » coronavirus par foyer pour les parents modestes ayant dû assurer l’école à la maison ;
- Réformer le système du supplément familial et de la retraite dans le secteur public avec le versement d’un supplément familial non proportionnel au traitement mais forfaire par enfant avec un montant plancher décent (par exemple, 75 euros au premier enfant, 100 euros par enfant à partir du second). Intégrer le supplément familial dans le calcul du droit à la retraite ;
- Retraite des femmes : prévoir un droit à retraite plancher acquis par enfant au bénéfice des femmes ayant cotisé durant quinze années (20% du SMIC par enfant) et non proportionnel aux droits à la retraite acquis. Ce supplément étant valable jusqu’à l’acquisition d’une retraite équivalente au SMIC ;
- Les femmes et les hommes peuvent faire valoir les trimestres de congé parental dans leurs droits à la retraite en sus des majorations d’assurance déjà existantes ;
- Réaliser une valorisation du travail gratuit des parents au foyer ou à temps partiel afin de déterminer le montant de la prestation compensatoire en cas de divorce ainsi qu’une étude d’impact économique afin d’assurer une juste répartition des pertes de revenus ;
- Prévoir un niveau de pension alimentaire plancher par enfant (20% du SMIC) augmentée en fonction des moyens de l’autre parent (mise en place d’un barème pension alimentaire). Cette pension alimentaire serait sans effet sur les allocations familiales. En cas de défaillance économique du conjoint cette pension serait prise en charge par l’Etat en sus des allocations familiales éventuelles ;
- Attribuer le logement familial au parent ayant la garde des enfants avec la nue-propriété aux enfants et le droit d’habitation au parent ayant la garde.