Permettre l’expression du plein potentiel humain des femmes dans le secteur économique

Photo de Burak K sur Pexels.com

La fin des inégalités de genre génèrerait selon les estimations économiques 7 à 14 points de croissance du PIB soit plus de 300 milliards d’euros. L’égalité femmes hommes, synonyme de performance et de substantielles retombées fiscales pour l’Etat,  pourrait être un moteur efficace de la relance et un catalyseur de la reprise. 

Les discriminations dans le secteur économique en termes d’embauche, d’orientation,  de promotion, de rémunération, de valorisation sociale ou encore de financement sont source de  malheur individuel, d’horizons bouchés, de détresse en bout de chaîne. A titre collectif, les faibles retraites, les coupures de carrière, les temps partiels imposés, génèrent un surcoût en termes d’aides sociales, de perte de pouvoir d’achat, de consommation, de perte d’expression de potentiel humain, de recettes publiques, de performance économique pour tout le pays. Les trappes à pauvreté dans lesquelles sont enfermées les femmes au sein d’activités dévalorisées génèrent une nécessité d’aides sociales au détriment de la création de richesse et de la libération de leur potentiel d’innovation.  

Ces discriminations, au-delà du sexisme et des biais de genre, sont favorisées par la non publication de statistiques du chômage par genre ainsi que par l’opacité des rémunérations et des primes par les employeurs. 

Une personne discriminée, y compris diplômée, peut renoncer à occuper certains secteurs ou à assumer de hautes responsabilités, faute d’embauche, de promotion, d’impossibilité à concilier vie privée et professionnelle, voire pour éviter de subir des harcèlements sexistes ou sexuels dans les emplois à forte prédominance masculine.

Enfin, le travail domestique des femmes est rendu invisible par sa non prise en compte  dans le calcul du PIB alors que l’ensemble des tâches domestiques représente entre un  et deux tiers du PIB. La sous-évaluation des métiers du care et des compétences  transversales de ces activités génèrent une distorsion de représentation de la richesse  du pays et une dégradation de l’employabilité des femmes cantonnées à ces activités. 

Propositions

  • Valoriser le travail domestique gratuit et le bénévolat au sein des indicateurs économiques tels que le PIB, revaloriser  les secteurs du soin et de la santé  ;
  • Valoriser les compétences transversales acquises par les femmes lors de leurs carrières hachées par des reconnaissances communautaires et certifications ;
  • Favoriser le mentorat et des réseaux féminins d’affaires pour les femmes et les filles ;
  • Mettre en place au sein de la fonction publique une obligation de préserver l’employabilité par la mise en place de certifications/diplômes ; 
  • Obligation pour chaque université et école de mettre en place un service Formation Ouverte à Distance pour tous leurs diplômes d’État sans surcoût pour les parents en congé parental ou en disponibilité pour s’occuper d’un enfant ;
  • Ouvrir les avantages accordés en termes de dispense de diplômes des parents de trois enfants aux parents de deux enfants pour le passage des concours ; 
  • Prévoir des fonds publics spécifiques d’investissement dans les start-ups dirigées par des femmes et des incitations à l’investissement privé pour les entreprises dirigées par des femmes via un crédit d’impôt Egalité ;
  • Créer un indice boursier européen basé sur l’égalité F/H sur le modèle de l’indice MSCI Japan empowering women, premier indice boursier qui encourage la participation et l’avancement des femmes dans les organisations ;
  • Renforcer le critère d’égalité F/H dans l’attribution du label ISR à des fonds d’investissement ;
  • Contraindre l’ouverture des clubs d’affaires non mixtes aux membres de l’autre sexe ;
  • Donner de la force à l’obligation d’égalité entre femmes et hommes dans le secteur économique avec un Etat qui inspecte et sanctionne ;
  • Élargir et renforcer la loi Copé-Zimmermann : extension de l’obligation au Comex, aux SAS ainsi qu’aux postes de direction intermédiaires, renforcement des sanctions et contrôles ;
  • Création de ratios et affinement des index en matière d’égalité professionnelle en y insérant des données relatives aux emplois de direction intermédiaire et en soumettant son respect et ses modes de calcul au contrôle de l’Etat ;
  • Extension de l’obligation d’adopter l’index Égalité aux PME ;
  • Interdire le versement de dividendes aux actionnaires des entreprises ne respectant pas l’Égalité femmes-hommes ;
  • Instaurer la transparence absolue en matière de rémunération par la constitution  d’un registre obligatoire des rémunérations et prime/bonus consultable, en interne, par tous les salariés d’une entreprise ou d’une institution publique avec des  comparatifs par genre et en termes de progression de carrière. Ce registre devra être mis à disposition des responsables des enquêtes sur place sur le respect de l’égalité femmes hommes et donner lieu à des publications dans un format agrégé ;
  • Publication systématique par l’INSEE et des médias de statistiques par genre du chômage et de l’écart de rémunération type femmes-hommes par secteur. La remise annuelle du rapport « Gender Gap » associé devra faire l’objet d’un commentaire politique obligatoire en Conseil des Ministres et à l’Assemblée Nationale au moins une fois par an ; 
  • Introduire une version graphique du label Égalité sur le modèle du Nutriscore alimentaire sur tous les produits industriels et les services ;
  • Introduire l’obligation d’une cotation Égalité par les agences de notation du secteur financier des entreprises pour entrer en bourse ;
  • Mettre en place un baromètre Egalité dans le secteur public et privé au sein de chaque organisme, entreprise ;
  • Nommer un médiateur Egalité pour chaque branche d’activité ayant, notamment, pour mission de veiller au respect du paritarisme femmes-hommes ;
  • Former tous les personnels aux biais de genre, en particulier, les managers et personnels de recrutement ;
  • Renforcer les lois d’obligation de processus de recrutement femmes-hommes ;
  • Instaurer des quotas premières embauches et reconversion professionnelle ainsi qu’un suivi de progression femmes-hommes dans les emplois intermédiaires et non uniquement dans les hautes fonctions dans les secteurs à prédominance masculine ;
  • Limiter les coûts que représente le fait d’être une femme par la lutte contre la taxe rose et la diminution voire l’exonération de la TVA sur les produits d’hygiène féminine. 

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